Congruence: entre épuisement et évidence

L’authenticité et la cohérence sont deux valeurs qui me sont chères. Elles figurent au panthéon des qualités qui me font vibrer, en bonne compagnie avec la liberté, le respect, la tolérance, l’indépendance, l’ouverture d’esprit et la beauté. Il y en a bien d’autres, mais lorsque celles-ci viennent à manquer, je me sens mal, incomplète.

 

Autant dire qu’en ce moment, je suis plutôt déboussolée. J’ai l’impression que le monde qui nous entoure laisse de moins en moins la place à la différence. En tous cas, à la différence qui fait tache, qui n’est pas bien vue. D’un côté, les valeurs humanistes se développent et l’individualité est mise en avant. De l’autre toutefois, cette individualité se doit de rester dans le rang d’une société étriquée, conventionnelle et pusillanime. De ne pas trop s’éloigner d’une norme prédéfinie.

 

 

La plupart des gens qui me connaissent me considère comme ancrée. J’ai ajusté mon mode de vie et mon quotidien aux principes qui me guident et que je mets si souvent en avant ici au niveau professionnel et je ne doute que très rarement de la justesse de ces choix. J’ai toujours été en marge des valeurs dominantes de la société ; aussi loin que je m’en rappelle, j’ai remis en question le monde des adultes, déçue par son inconsistance et son injustice, et j’ai dénigré les relations d’autorité basée sur de simples conventions.

Ces derniers mois toutefois, je trouve qu’il est de plus en plus difficile pour moi de faire preuve de congruence. Non pas à cause d’un déséquilibre personnel, mais à cause de la pression externe croissante qui s’exerce sur ma famille. Gérer cette contrainte peut parfois s’avérer épuisant. Vous connaissez certainement cette citation que j’adore : « Je vais continuer à marcher à contre-courant parce qu’à contrecœur, je n’y arrive pas. » J’ai l’impression que nous sommes malheureusement de plus en plus nombreux à avoir du mal à marcher à contre-courant. La force du courant semble s’être intensifiée. Et peut-être certains d’entre vous se demandent-ils régulièrement à quoi bon continuer à se battre quand on est si seul et qu’on se sent si inutile ? Je ne suis certainement pas là pour dire comment mener votre vie ni quel combat vous devriez mener, je souhaite juste partager avec vous mes réflexions de ces dernières semaines.

 

Même si je doute, même si je suis épuisée, même si ce que je fais ne sert à rien sur le long terme, même si cela me fait prendre des risques, je vais continuer à essayer de faire cohabiter tant bien que mal mes principes avec le carcan sociétal. Je sais déjà que j’y arriverai souvent et que j’échouerai parfois. Je crois toutefois en ma bonne étoile. Et si je pars du principe que le chemin est plus important que la destination, je ne parviendrai peut-être pas exactement là où je voulais aller, mais j’aurais pris au moins du plaisir à voyager aussi longtemps que possible. Je suis prête à mettre toute ma créativité et mon courage en œuvre pour cela tout en faisant contre mauvaise fortune bon cœur. Alors, je vais finir sur une note positive, parce que le bonheur ne se construit pas sur de grandes théories mais sur une succession de moments simples et agréables de pleine conscience et de connexion avec les éléments qui nous entourent. Et que c’est finalement plus un état d’esprit et une aptitude qui s’acquiert au fil du temps – quand on a eu la malchance de la perdre enfant – qu’une disposition dépendant des circonstances de la vie.

 

 

Je suis reconnaissante à la vie du chemin parcouru, des expériences qui m’ont fait grandir, ainsi que des rencontres qui m’ont portée et ont fait de moi l’être que je suis aujourd’hui.

 

Je suis remplie de gratitude de cette possibilité qui m’est donné d’être moi-même et de vivre selon mes convictions, dans un pays qui, même s’il ne correspond pas à l’idéal que je m’en fais, m’offre tout de même une sécurité et un confort que tous n’ont pas.

 

Je remercie mon corps pour sa capacité d’auto-guérison et pour sa force incroyable, pour son aptitude à faire face à la majorité des agressions extérieures tant que je prends soin de lui et que je sais l’écouter.

 

Je suis reconnaissance à l’univers qui m’entoure, à tout ce qu’il m’offre au quotidien, à ses ressources si abondantes et si sublimes et à la connexion si forte qui nous relie.

 

Je suis remplie de gratitude pour ma famille et mes deux merveilleux enfants qui me comblent chaque jour de bonheur et ne cessent de me surprendre de leur perfection et de leurs imperfections que je chéris tant.

 

Je remercie les clients que j’ai la chance d’accompagner au quotidien et qui m’apportent tellement, tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel, qui me permettent de vivre en faisant ce que j’aime et de devenir une meilleur version de moi-même.

 

Je remercie la vie d’être ce qu’elle est, si brouillonne et si imprévue et par là même si inoubliable.

 

Merci.

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Sandrine.M (mardi, 13 juillet 2021 09:16)

    Après une soirée décevante et pleine de doutes...merci à toi pour ce rappel tellement juste et imortant. Bises

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Certifiée Féna, la Fédération Française des Écoles de Naturopathie

 

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