La douceur d'un nid et des ailes pour s'envoler

S’il devait y avoir une recette miracle pour fournir une bonne dose de confiance en soi à vos enfants, ce serait celle-ci : offrez-leur la douceur d’un nid et des ailes pour s’envoler.

 

Ce sont selon moi les deux piliers essentiels sur lesquels se baser pour accompagner au mieux ses enfants jusqu’à l’âge adulte :

  • un lieu privilégié où ils se sentiront toujours écoutés, accueillis, quels que soient leurs besoins et leurs envies, où ils seront en sécurité physique et émotionnelle quoiqu’il arrive et où ils recevront l’amour inconditionnel dont ils ont besoin pour s’éveiller et créer de solides racines,
  • et un détachement suffisant pour leur permettre de développer, à leur rythme et selon leurs capacités, leur autonomie propre. Ils pourront ainsi jouir sereinement d’une liberté adaptée à leurs besoins personnels.

 

 

Lorsque j’accompagne des parents dans leur projet éducatif, je m’aperçois que certains sont très doués pour offrir un foyer aimant et que d’autres ont des facilités naturelles à laisser leurs enfants voler de leurs propres ailes. Peu nombreux sont toutefois ceux qui parviennent à allier les deux concepts avec harmonie et sérénité. Il faut dire qu’il y a à première vue un côté un peu antinomique entre les deux.

  • La douceur d’un nid, c’est câliner, consoler, porter, soigner, écouter, materner et paterner. Dans le monde de l’éducation corespectueuse, c’est la période du cododo, de l’allaitement, de ce que certains appellent malheureusement avec une pointe de critique sous-jacente la période de fusion. Mais c’est aussi, lorsque les enfants grandissent, l’apprentissage de l’expression des émotions, l’acceptation des différences et des particularités de chacun, le concept d’égalité dans le rapport parent-enfant.
  • Donner des ailes, c’est un peu le contraire. C’est lâcher du lest, se mettre en retrait pour laisser l’enfant libre de ses propres apprentissages, afin qu’il puisse faire ses expériences et en tirer profit au maximum. C’est ne pas projeter ses peurs et ses croyances sur son enfant et avoir confiance en lui. C’est comprendre que son enfant est différent de soi. C’est, pour schématiser grossièrement, lui foutre la paix.

 

D’un côté, on parle donc de les coller et de l’autre de s’éloigner. Assez paradoxal, non ? Cela peut sembler bien compliqué de concilier les deux sur le long terme.

 

 

Et bien finalement pas tant que cela.

 

Le meilleur moyen de tracer son chemin sans se tromper, c’est de rester à l’écoute de ses enfants. De les observer attentivement afin de répondre au mieux à leurs besoins au moment nécessaire et de s'ajuster sans cesse à ceux-ci. J'aime prendre l'image du parent phare qui éclaire la nuit et guide ses enfants dans l'obscurité, tout en étant peu invasif et en retrait, en prenant peu de place. Si l'enfant désire s'éloigner pendant un temps du phare pour suivre son impulsion et partir à la découverte du territoire qui s'ouvre à lui, il peut le faire en tout sérénité, car il sait qu'il retrouvera toujours son chemin vers la maison et pourra se blottir autant que nécessaire dans le giron de ses parents, jusqu'à ce qu'il soit alors totalement remis de ces émotions et prêt pour un nouveau départ.

Nous, parents, nous nous devons d'être là pour nos enfants quand ils en éprouvent le besoin et de les laisser s'envoler quand ils le souhaitent. Dans un monde idéal, ce sont eux qui devraient donner le rythme et la distance de la relation parents-enfants, pas nous. Nous ne serions alors que de simples ouvriers exécutants les directives de nos tout petits dans ce domaine. Ils sont en effet les seuls capables de juger de la manière adéquate de combler leurs besoins. Lorsque nous tentons de nous immiscer, nous ne pouvons que passer à côté: soit en en faisant trop, soit en en faisant trop peu. Même avec la meilleure volonté du monde, il est impossible de se mettre complètement à la place d'autrui.

 

Alors évidemment, nous vivons presque tous dans un monde rempli de contraintes extérieures sur lesquelles nous avons relativement peu de prise et de contrôle, ou du moins est-ce l'impression que nous en avons. Nos enfants ne peuvent donc pas évoluer en totale autonomie et ils vont forcément devoir apprendre à gérer diverses frustrations au quotidien. Il y aura inévitablement des moments où nous ne pourrons leur fournir la douceur du nid qui les aurait rassurés et d'autres où ils ne pourront déployer leurs ailes à leur pleine mesure. Mais notre rôle n'est-il pas de faire au mieux en cherchant sans cesse de nouvelles solutions, en tentant parfois des choses insensées, voire irréalistes, juste pour voir si elles fonctionnent, en gravissant des montages et en traversant des océans? Oui, nous devons nous adapter au monde qui nous entoure. Cependant, avec une once d'audace et une livre de créativité, nous parviendrons de temps à temps à adapter le monde à notre famille et à nos enfants, en modifiant notre mode de vie et notre vision de l'existence. Et cela arrivera finalement bien plus souvent que prévu, rien n'est jamais figé, tout peut toujours être remis en cause.

 

 

Je connais des parents qui pouponnent avec bonheur mais sont déstabilisés par le désir d’indépendance et d’affirmation de soi de leurs enfants vers 2-3 ans. Qui sont terrifiés dès que leurs enfants disparaissent de leur champ de vision car ils ont sans cesse peur qu'il leur arrive quelque chose, peur qu'ils ne soient pas là pour les protéger. D’autres sont un peu perdus avec les tout petits et leurs besoins de contact constant, ayant même parfois l’impression de se noyer dans cette parentalité, de ne plus être qu'un père ou une mère, de se sentir littéralement disparaître devant l'omniprésence des plus petits, mais qui se montrent experts lorsqu’ils s’agit de permettre aux plus grands de gagner en autonomie. Nous avons tous nos forces et nos faiblesses, apprendre à les connaître et à les accepter est le premier pas d'un travail de développement personnel sur la question.

 

Or, si l’un de ces deux piliers venait régulièrement à manquer, pour une raison ou une autre, le capital confiance et amour de soi de vos enfants pourrait en être entaché de manière durable. Il est donc indispensable de parvenir à jongler au mieux entre ces deux lignes pédagogiques directrices.

 

Aparté: Il est aisé de concevoir que des bébés aient besoin de la sécurité d’un nid agréable. Mais nous avons parfois tendance à oublier que ce côté cocon reste aussi essentiel pour les plus grands, même pour les adolescents. Ce besoin ne se manifestera certes pas de manière aussi intensive, nous ne devons néanmoins pas négliger le fait que nos grands enfants et jeunes adultes s’envoleront plus loin s’ils savent qu’ils auront toujours, quoiqu’il advienne, un port d’attache où revenir se ressourcer quelques temps en cas de tempête - comme vous le voyez, les métaphores marines sont légions dans cet article, il est temps que je retourne voir la mer, elle me manque!

 

 

C'est bien beau tout cela, mais que faire quand vous êtes au point sur la théorie mais pas sur la pratique?

 

En tant que parents, vous avez certainement déjà connu cette situation: vous avez réfléchi en long en large et en travers à la manière dont vous souhaitez accompagner vos enfants, vous avez peut-être lu des livres, assisté à des conférences, regardé des vidéos et échangé avec d'autres parents et vous avez l'impression de savoir où vous allez. Oui, mais voilà, entre la théorie et la pratique, il y a un monde. Un monde de colères, un monde de peurs, un monde de croyances paralysantes et invalidantes, un monde d'émotions perturbatrices qui nous mettent des bâtons dans les roues, un monde de montagnes russes. Pour dépasser cette dissonance et parvenir à être le parent que l'on veut être, il est indispensable de travailler sur son histoire personnelle, sur ce que l'on a reçu enfant, sur ce que l'on a intégré énergétiquement et émotionnellement comme vrai dans notre mémoire et notre inconscient. Certaines personnes parviennent à réaliser ce changement seules, mais la plupart gagnent à chercher de l'aide extérieure. L'avis neutre d'un professionnel de la parentalité et/ou d'un thérapeute permet de faire sauter efficacement des verrous pour avancer plus rapidement. Alors osez sortir de votre coquille et demander de l'aide autour de vous. Créez du lien et ne restez pas seuls. Savoir s'accompagner de personnes d'expérience n'est pas synonyme de faiblesse, bien au contraire.

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur la dissonance cognitive en matière de parentalité, c'est par ici.

Si vous souhaitez prendre rendez-vous pour un accompagnement en parentalité consciente, pour que je vous aide à y voir plus clair, à définir vos priorités et à trouver en vous les solutions qui conviendront à votre famille pour qu'enfin, la pratique s'accorde avec la théorie, c'est par là.

 

Et pour conclure, je vous laisse avec cette citation de Jigoro Kano, le fondateur du judo kodokan: "On ne juge pas un homme sur le nombre de fois qu'il tombe, mais sur le nombre de fois qu'il se relève".

Alors tombez autant de fois que nécessaire: tant que vous trouvez en vous les ressources pour vous relever, tout ira bien.

 

 

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