Argent de poche

Je crois n'avoir jamais parlé d'argent de poche sur le blog. Comme c'est un questionnement qui revient régulièrement dans le monde de la parentalité, il serait temps de remédier à cet oubli!

 

Quand on parle d'argent de poche, il y a quatre grandes écoles qui se distinguent. Je vous propose de vous dire ce que je pense de chacune d'elle afin de vous aider peut-être à vous faire un avis.

 

1) Tout d'abord, il y a les parents qui ne donnent pas d'argent de poche. Ou qui attendent que les enfants soient de grands adolescents pour commencer à en proposer. Ce système ne me convient personnellement pas pour deux raisons essentielles: tout d'abord, il ne permet pas aux enfants/adolescents de prendre conscience de la valeur de l'argent, ni d'apprendre à gérer un budget ou à prioriser leurs envies. Ensuite, il induit assez souvent un droit de regard important du parent sur ce que l'enfant fait de son argent puisque celui-ci valide ou non les demandes d'achats, et empêche donc l'enfant d'accéder à une forme d'autonomie dans ses choix sociétaux.

 

2) On trouve ensuite des parents qui donnent de l'argent de poche en échange de la réalisation d'une corvée, sous le principe bien connu que tout travail mérite salaire. Certains ne donnent de l'argent de poche que sous cette forme, d'autres combinent l'argent de poche classique avec des suppléments en cas de participation aux tâches ménagères. Je suis également contre ce système car je trouve qu'il fait indirectement preuve d'une forme d'adultisme. En temps qu'adulte, je ne touche pas d'argent quand je réalise des tâches pour la famille, pour ma communauté de vie. Je ne vois pas pourquoi mes enfants devraient en toucher. Penser cela revient pour moi à les "infantiliser", à les mettre encore une fois en position d'êtres différents de nous, qu'il faut protéger coûte que coûte car ils sont fragiles et "inférieurs". Je ne pense pas que cela soit le cas. Bien évidemment, chaque membre de la famille participe à hauteur de ses capacités, de son état de fatigue et de sa niveau de responsabilité, mais les enfants ne devraient en aucun cas être exclu de cette part essentielle de la vie de famille, selon moi. Elle fait partie intégrante du quotidien et ne devrait pas être rémunérée. Quand, aujourd'hui, mes parents me viennent en aide, ou quand je leur viens en aide en tant qu'adulte, aucun de nous ne pense à payer l'autre pour échange rendu. Pourquoi le faire avec nos enfants quand ils sont petits?

 

3) La plupart des parents donnent de l'argent de poche pour s'acheter des extras de temps de temps. C'est certainement la pratique la plus courante. C'est celle que je mets en place avec mes enfants aujourd'hui. Ici, ils ont commencé à avoir de l'argent de poche vers 7 ans, d'abord quelques dizaines de centimes par semaine, puis quand ils ont grandi, nous sommes passés au mois, car c'est plus simple à gérer pour moi et qu'ils avaient développé leur compréhension temporelle. Les sommes sont raisonnables, en fonction du budget familial. Ils sont libres de faire absolument ce qu'ils veulent avec cet argent mais j'avoue avoir la chance qu'ils l'utilisent peu ou pas pour acheter n'importe quoi avec. Peut-être que s'ils s'achetaient sans cesse des bonbons, j'aurais un problème avec cela sur le long terme. Ils s'achètent parfois des legos, des babioles, des souvenirs en vacances avec, économisent de temps en temps pour un achat plus important ou font des cadeaux à leur entourage. Ils ont dû acheter une ou deux fois une tablette de chocolat ou une viennoiserie à la boulangerie mais préfèrent finalement le garder pour des choses plus importantes. Je leur achète les objets dont ils ont besoin au quotidien pour leurs activités et pour l'IEF (livres, partitions de musique...), il m'arrive juste de demander à différer certains achats, en expliquant que s'ils ne peuvent pas attendre, ils peuvent se l'acheter tout de suite. Nous avons aussi mis en place une règle: quand ils ont envie d'un achat, ils doivent attendre une semaine - à part en mode touriste! - avant de valider l'achat, afin d'être sûr qu'ils ne changent pas d'avis et que ce n'est pas un achat compulsif. Cela suffit généralement à faire un bon tri!

 

4) Enfin, certains parents donnent une somme importante au mois à leurs enfants qui doivent gérer tous les achats avec (scolaire, vêtements...). Je trouve l'idée intéressante pour de grands adolescents, un ou deux ans avant qu'ils ne partent du nid. Cela demande certes une grande maturité mais à 16, 17 ans, cela peut réellement avoir du sens chez certains jeunes. Cela permet de faire des erreurs éventuelles dont les conséquences resteront minimes. Par contre, il est assez compliqué de fixer le montant de la somme en question: trop peu et l'adolescent ne peut plus s'offrir d'extras, trop et il développe un rapport à l'argent potentiellement légèrement déconnecté de la réalité. À voir par conséquent selon les cas.

 

En conclusion, j'ajouterai que je trouve très dommageable le système français qui, voulant protéger à tout prix les enfants contre leur gré, les empêche de travailler facilement dans des jobs d'été ou d'appoint avant 16, voire 18 ans. Je suis bien plus attirée par le modèle anglo-saxon où un job d'écolier/étudiant est vu de manière positive, comme une capacité d’entreprenariat et une marque d'indépendance d'esprit, et non forcément comme une surcharge sans intérêt qui va détourner l'enfant du droit chemin, du seul travail qui devrait le préoccuper : le travail scolaire.

 

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Certifiée Féna, la Fédération Française des Écoles de Naturopathie

 

Membre de l'OMNES, Organisation de la Médecine Naturelle et de l'Éducation Sanitaire