Avis aux jeunes parents: les pièges de la société de consommation

La parentalité représente aujourd’hui un marché florissant et juteux que notre société de consommation ne peut décemment (sic) pas laisser passer sans chercher à dégoter une part du gâteau. Cela n’a pas toujours été le cas, loin de là. Il y a une époque pas si lointaine où il aurait été inimaginable de dépenser une importante somme d’argent dans l’éducation ou le confort d’un enfant. Une époque où la vie d’un enfant était si aléatoire, si peu certaine, si souvent raccourcie par des menaces toutes plus hostiles les unes que les autres, une époque où les enfants étaient si nombreux, qu’on ne pouvait se permettre d’investir outre mesure sur eux, que cela soit d’un point de vue émotionnel que financier.

 

Cette époque est heureusement révolue. Je me demande toutefois souvent si nous ne sommes pas – encore une fois ! - tombés dans le travers opposé. Est-ce que nous ne serions pas en train d’investir aujourd’hui tellement sur la tête de notre pauvre marmaille qu’elle ne peut que ployer, dès son premier souffle, sous le poids d’une pression et d’une charge si intenses. Une marmaille dépositaire d’un fardeau si lourd de rêves et d’espoirs parentaux, de rédemption et de reconnaissance, d’exhortations et de menaces qu’elle ne peut s’en sortir indemne. À trop vouloir bien faire pour nos enfants, nous contribuons à les léser petit à petit de leur légèreté et de leur insouciance. Nous les coupons de leur essence en polluant exagérément leur existence avec nos besoins. Essayons tant que possible de ne pas leur demander d’être ce que nous attendons d’eux mais de les accepter tels qu’ils sont, aussi différents soient-ils des enfants dont nous avions rêvés. Car c’est cela la vraie marque de l’amour inconditionnel. Ce n’est pas aimer ce que nous projetons sur eux, l’image que nous avons d’eux ; c’est les aimer quels qu’ils soient, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs forces et leurs faiblesses, leurs réussites et leurs échecs. Hier, aujourd'hui et demain.

 

Alors ne vous laissez pas berner par la société de consommation. Pour réussir cette gageure, vous n’avez besoin de rien d’autre que d’être là, avec eux, à leur côté, le plus souvent possible. Et d’être totalement, complètement présents. Ce n’est pas le chauffe-biberon, la poubelle de couches ou la peau de mouton qui feront de vous de bons parents, qui changeront votre vie. Au mieux, ces items pourront légèrement la faciliter. Au pire, ils pourront au contraire la compliquer.

 

Un de mes conseils les plus récurrents en matière de puériculture aux futurs parents est vraiment de voir venir. C’est d’autant plus facile à appliquer qu’en cas de manque avéré, il n’est plus nécessaire de se déplacer avec armes et fracas en magasin pour acheter le produit convoité. Cela peut être réalisé en quelques clics sur internet. Et s’il est bien une période de la vie où vous pouvez vous permettre quelques entorses avec vos convictions éthiques et écologiques, c’est bien lorsque vous avez un nourrisson à la maison. Alors prévoyez léger. Si vous désirez allaiter exclusivement votre bébé et que l’allaitement se passe bien, mis à part des vêtements, des couches et un moyen de transport (siège-auto si vous avez une voiture, et pour marcher : poussette et/ou écharpe), tout le reste est facultatif. Je suis certainement un exemple un peu extrême mais mes enfants n’ont tenu ni biberon, ni tétine. Nous n’avions ni poussette (nous avons immédiatement adopté l’écharpe de portage) ni de table à langer. Pas de lit pour bébé, donc pas de mobile non plus. Nous changions les enfants par terre ou sur le lit sur une serviette. Un sac quelconque faisait office de sac pour les couches lavables sales, un autre pour transporter nos quelques affaires lorsque nous partions en vadrouille. Pas de couple-ongle, de thermomètre ni de brosse à cheveux spécifiquement conçus pour les bébés. Ni de transat, de parc, de tapis et/ou de portique d’éveil. Nous avons pratiqué la diversification mené par l’enfant donc pas eu besoin de petits pots non plus, ni de robot cuiseur spécifique. Le bain libre évite d’acheter une baignoire pour enfant, la motricité libre d’acheter une chaise haute (ils montaient sur une chaise sur laquelle nous mettions une caisse quand ils ont été capable de le faire par eux-mêmes), l’hygiène naturelle infantile d’acheter des couches, un petit appartement d’acheter un baby-phone... Et les premiers temps, nous n’avions finalement que très peu de jeux, 3 ou 4 au maximum en tissu ou en bois. Je pourrais continuer cette liste quasiment indéfiniment.

 

Par ce descriptif, je ne souhaite pas faire de prosélytisme quelconque pour mon mode de vie qui peut très bien ne pas correspondre à tout le monde. Je veux juste vous faire prendre conscience que nombre des accessoires de puériculture considérés aujourd’hui comme indispensables ne sont en fait que des produits répondant à des besoins créés soit en partie, soit de toute pièce par la société de consommation. Des besoins qui sans cela n’existeraient pas. Mis à part peut-être une ou deux fois, tous les items cités ci-dessus ne m’ont honnêtement jamais manqués.

Et puis, ne négligeons pas cet argument subsidiaire : ce type d’accompagnement a également un avantage indéniable, en plus d’être a priori plus physiologique. Il fait du bien au porte-monnaie ! Alors ne vous en privez pas par peur, par habitude ou simplement par méconnaissance du sujet, avant d’être certains que cela ne vous convient pas. Acheter le minimum avant la naissance de vos enfants et vous verrez bien par la suite, au cas par cas, ce qui vous paraît finalement indispensable.

 

Si votre entourage insiste toutefois pour vous offrir des cadeaux de naissance et que vous n’avez besoin de rien, pensez à tout ce qui vous facilitera la vie au cours des premiers mois : heures de ménage, congélateur plein de plats préparés faits maison et adaptés à une alimentation de maman allaitante (fer, calcium, magnésium, vitamine D, zinc, anti-oxydants, omega 3...), plats cuisinés frais et grignotages sains, compléments alimentaires, couches si vous ne pratiquez pas l'hygiène naturelle infantile, courses, tour de lessive, vêtements, tour de garde de bébé dans la maison pendant que maman dort dans la chambre, tout ce qui vous aide habituellement à vous relaxer et à remplir votre réservoir affectif et qui soit compatible avec un bébé… Les idées ne manquent pas, soyez créatifs !

 

Pour conclure, j'ajouterai simplement qu'il est paradoxal - bien que compréhensible - que l'entourage soit souvent très présent financièrement à la naissance, à un moment où l'enfant a parfois besoin de peu de choses (surtout si vous avez pu récupérer des vêtements d'occasion et que vous avez droit à la prime de naissance de la caf ou que ce n'est pas votre premier enfant), et bien moins quand les enfants grandissent et qu'ils deviennent demandeurs de tester de nombreuses activités. Vous pouvez alors peut-être demander à votre entourage de convertir les cadeaux de naissance en bons pour l'adolescence. A gérer comme vous l'entendrez.

 

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Certifiée Féna, la Fédération Française des Écoles de Naturopathie

 

Membre de l'OMNES, Organisation de la Médecine Naturelle et de l'Éducation Sanitaire