Avis aux jeunes parents en devenir: ne cherchez pas à convaincre

Une des erreurs habituellement commises par les nouveaux parents fraîchement débarqués dans le monde des 50 cm et des 3,4 kg est de chercher coûte que coûte à convaincre leur entourage de la légitimité des méthodes éducatives qu’ils utilisent. Cette tendance est d’autant plus marquée qu’ils ont passé des heures entières à éplucher tout ce qui leur tombe sous la main en matière d’éducation : livres, blogs, magazines. Un peu comme si cette somme de connaissances accumulées autorisait le parent à tracer sa route comme il l’entend et justifiait par ricochets, ses choix vis-à-vis de la société.

Malheureusement, vous l’avez peut-être déjà remarqué ou bien vous le remarquerez assez tôt, cela ne se passe généralement pas du tout comme cela. La majorité des gens – qu’ils soient eux-mêmes parents ou non d’ailleurs – ont une opinion sur la manière idéale dont devraient être élevés des enfants et ils tiennent généralement à proclamer ces convictions haut et fort. Je vois régulièrement des adultes demander à mes enfants de descendre d’un arbre ou d’un muret parce qu’ils risquent de se faire mal alors même que je suis à quelques pas et que je suis parfaitement en accord avec ce besoin d’exploration d’un monde situé à plus de 50 cm du sol - même si je ne le comprends pas du tout! J’ai également dû faire face au cours de ma vie de mère à des remarques, parfois négatives mais aussi, heureusement, très souvent positives, de parfaits inconnus sur le portage en écharpe, l’allaitement long, l’école à la maison, le fait de marcher pieds nus ou de faire du quatre-pattes en extérieur, ou encore le remonter les toboggans ! Cette dernière question semble d’ailleurs, pour une raison qui m’échappe totalement, diviser la population en trois groupes distincts totalement irréconciliables : ceux n’y voient aucun inconvénient (merci à eux!), ceux pour qui une telle liberté est un manque de respect total des autres enfants, et peut-être même du toboggan, et qui refusent absolument d’envisager cette possibilité (jamais sous ma surveillance!), et enfin ceux qui acceptent cette excentricité uniquement sous certaines conditions (quand il n'y a pas d'autres enfants, quand il ne pleut pas, quand on est mardi...). Autant de discussions, de reproches, d’énergie dépensée pour une question aussi anodine me laisse personnellement plutôt pantoise mais quoiqu’il en soit, une fois parent, il semble de notre devoir de prendre position ! Sur ce sujet et sur plein d'autres (tétine ou pas, sein ou pas, parc ou pas, cododo ou pas, couche lavable ou pas...) Et d’accepter que d’autres parents se sentent légitimes de venir vous donner leur avis sur la question.

 

Le thème de l’enfance a ceci de particulier qu’il appartiendrait - à tort selon moi, mais c'est une autre question - au bien commun. Vous connaissez certainement la célèbre image du village africain qui serait nécessaire pour élever un enfant. Et bien, si le village africain a depuis longtemps disparu en occident, ce besoin de se mêler de la manière dont nos proches éduquent leur progéniture est peut-être une réminiscence tribale de nos vies ancestrales. Et trouve vraisemblablement aussi racine dans l’empathie naturelle que les adultes éprouvent envers les enfants et dans le besoin qu’ils ont de protéger ces derniers malgré eux, sous une forme d'adultisme inconscient.

 

Quoiqu'il en soit, quelles qu'en soient les raisons, vous n'y échapperez pas. Vous rencontrerez régulièrement des gens qui vous diront comment éduquer vos enfants, et en tant que nouveaux parents, vous aurez envie de convaincre, envie d'expliquer que vous savez ce que vous faites, avec parfois même d'autant plus de convictions que vous serez, consciemment ou non, ébranlés par l'attitude de votre interlocuteur.

 

Alors, je vous le dis tout net pour vous faire économiser du temps et de l'énergie: ne vous laissez pas entraîner dans des débats d'opinions stériles qui ne mèneraient à rien. Gardez votre bonne humeur pour vous occuper de vos enfants, ne la gâchez pas à tenter de convaincre des personnes qui refusent de l'être: c'est peine perdue. Et paradoxalement, en restant calme et en ne rentrant pas dans le jeu de la confrontation d'idées, vous paraîtrez souvent plus sûr de vous et donc, par ricochet, vous aurez plus d'impact et d'influence.

 

Soit votre entourage est prêt à vous écouter dès le début et ouvert au dialogue, dans ce cas allez-y, décrivez par le menu ce qui vous tient à cœur et saoulez-le sans retenue. Soit il est fermé sur ces idées, et aucune discussion ne le fera changer d'avis. Dans ce cas, seul le temps, la proximité avec vos méthodes éducatives, l'expérience positive que vous pourrez distiller petit à petit dans la relation, de manière anodine, sans pression, sauront l'attaquer en douceur et peut-être, un jour, lui faire ouvrir les yeux.

 

En conclusion, concentrez-vous sur vous et votre famille proche, et laissez tomber le reste. Si les gens ont des questions, ils viendront à vous. S'ils ont des peurs, répondez brièvement et de manière aussi neutre que possible avant de clore la discussion et de passer à autre chose. Protégez-vous, vous ne changerez pas le monde en débattant de motricité libre au parc. Par contre, vous pourriez changer l'humeur de votre journée. Et cela n'en vaut pas la peine.

 

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