Naturopathie, loi de l'hormèse et biohacking

Ces derniers temps, les réseaux sociaux et les magazines parlent de plus en plus de biohacking. Vous avez peut-être lu quelque chose à ce sujet et vous vous êtes demandés en quoi le biohacking différait finalement de la naturopathie. Bien que très proches sur de nombreux points, ils ne sont toutefois pas complètement synonymes, même si vous trouverez des naturopathes biohackers. Je vais essayer de vous expliquer un peu tout cela en commençant par débroussailler le terrain avec une définition plus ou moins rapide des trois termes cités ci-dessus.

 

La naturopathie :

Si vous suivez ce blog, vous commencez forcément à avoir une idée plus ou moins concrète de ce qu’est la naturopathie. C’est une pratique ancestrale visant à prévenir la maladie et à soutenir l’organisme vers un retour à la santé en lui fournissant ce dont il a besoin, tout en excluant au maximum toxines et habitudes occidentales néfastes. Elle se base essentiellement sur 10 piliers : l’alimentation, l’équilibre psychique et émotionnel, l’activité physique, la phytothérapie, la respiration, l’hydrologie, les techniques manuelles, la réflexologie, l’actinologie et les techniques énergétiques et vibratoires.

 

La loi de l’hormèse :

Loi biologique théorisée par Hugo Schultz en 1988 et basée sur une succession de stress ponctuels d’intensités limitées (stimuli extérieurs ou faibles doses de toxines par exemple) permettant une adaptation biologique amenant à un renforcement de l’immunité et des capacités physiques, ainsi qu’à une meilleure résilience. C’est la mise en pratique concrète de la citation de Nietzsche « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. ». En s’exposant régulièrement à des conditions de vie difficiles/intenses (et de moins en moins usuelles dans notre société) comme la chaleur, le froid, le jeûne, l’exercice physique poussé, des pathogènes, des exercices de respiration forcés, nous pouvons pousser notre organisme à sortir de sa zone de confort et ce faisant, à accroître ses capacités de résistance et d’adaptabilité. Quand je vous vante les bienfaits des bains dérivatifs et des bains froids, je fais la promotion de la loi de l’hormèse.

 

Le biohacking :

Le hacking, ou piratage, consiste à manipuler un système (souvent en informatique, mais pas uniquement) pour l’amener à avoir un comportement autre que celui pour lequel il a été conçu ou pour l’amener à corriger un problème.

Le biohacking, également nommé biologie participative, est une pratique destinée à améliorer les performances physiques, physiologiques, la santé et la longévité dans un objectif général d’optimisation du vivant. Il revient à pirater son corps pour l’optimiser. Le biohacking utilise lui aussi les principes de la loi de l’hormèse, fait la chasse à tout ce qui pourrait nous handicaper dans notre quotidien (par ex. usage des écrans contrôlés pour ne pas créer de problèmes de vision) et se base sur divers piliers tels que la nutrition (souvent de type paléo) avec de nombreux compléments alimentaires pour palier aux carences, le jeûne (intermittent et classique), l’exercice physique et le fitness, l’exposition au froid et au chaud (sauna alternant avec des bains glacés), la respiration (comme celle de Wim Hof avec des cycles d’hyperventilation contrôlés et de rétention poumons vides puis pleins), le sommeil (avec des bloqueurs de lumière bleue et des prises de mélatonine) ainsi que la méditation pour contrôler son mental et augmenter ses capacités de concentration.

 

Bon ben, dis comme cela, il ne semble pas y avoir de grandes différences entre le biohacking et la naturopathie. Les deux se basent sur la connaissance de pratiques ancestrales pour soutenir notre organisme et ne pas tomber malade.

 

Il existe toutefois deux différences qui me paraissent néanmoins conséquentes. Tout d’abord dans l’objectif final mais également dans les outils utilisés pour y parvenir. On dit parfois que le biohacking, c’est la naturopathie 2.0. En gros, on reprend les mêmes principes, on leur colle une terminologie plus attirante et le tour est joué. Il faut savoir que le mouvement a été lancé par Dace Asprey, un américain ayant travaillé dans l’informatique chez Google à ses débuts, et qui a monté tout un business autour de ce principe, avec entre autres le régime bulletproof, et dont l’objectif affiché serait de vivre jusqu’à 180 ans.Le biohackeur prend ainsi souvent des dizaines de compléments alimentaires à vie, a recours régulièrement à la technologie pour tester ses performances, savoir où il en est, ce qui lui manque, à base de montre connectée, trackers divers… Il cherche certes un retour aux sources mais tient à tirer le meilleur parti de celui-ci, en améliorant encore les solutions qui lui sont proposées pour aller vers le toujours plus et toujours mieux. Il va par exemple détourner une forme de la philosophie orientale avec la méditation notamment et les valeurs d’acceptation, de lâcher-prise et de lenteur qu’elle véhicule (en tous cas, dans ma vision des choses) pour en faire paradoxalement un outil de performance. L’idée principale est l’optimisation maximale du corps humain dans un souci d’efficacité, voire parfois de surhumanité, avec des recherches dans la direction de modification d’ADN.

 

La naturopathie, quant à elle, est nettement plus nuancée dans ses objectifs et ne cherche pas à avancer coûte que coûte, mais plutôt à trouver un équilibre bénéfique. Même si elle peut utiliser la loi de l’hormèse pour améliorer par exemple le système immunitaire, elle le fait souvent de manière plus douce et ancrée que le biohacking. Cette différence est subtile et elle n’engage finalement que ma vision des choses. Certains naturopathes se reconnaîtront certainement plus que moi dans le biohacking. Je ne cherche par exemple pas à augmenter ma longévité mais plutôt à développer ma sérénité et mon bien-être dans le présent, alors que vivre 120 ans est un thème récurrent chez les biohackers. De même, la plupart des naturopathes passent à un moment donné par les compléments alimentaires mais ont souvent pour objectif d’y renoncer un jour en modifiant suffisamment leur alimentation pour ne plus avoir besoin de cette béquille sur le long terme.

 

Ce que je trouve toutefois extrêmement intéressant et positif dans ces mouvements, quelle que soit leur dialectique, c’est le nombre de plus en plus important de personnes qui remettent en cause le système de santé allopathique actuel, avec son recours systématique aux médicaments, son inefficacité face aux pathologies chroniques et le manque d’écoute de certains de ses professionnels de santé. J’y vois une lueur d’espoir vers un monde différent car ils amènent l’humain à réfléchir par lui-même, à apprendre à se connaître et à se prendre en charge. Donc que vous soyez plus attirés par la naturopathie et son côté médecine ancestral, par le biohacking et son côté très carré et informatique, ou par la loi de l'hormèse uniquement par les performances physiques qu'elle fait miroiter, le principal est finalement que vous trouviez votre manière de prendre soin de vous!

 

 

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Certifiée Féna, la Fédération Française des Écoles de Naturopathie

 

Membre de l'OMNES, Organisation de la Médecine Naturelle et de l'Éducation Sanitaire